L'écume des cours
mercredi 25 juillet 2018
Durant l'année 2017-2018, la formation courte intitulée "Ecriture créative et langages artistiques" a permis à une session de 16 participantes de postuler à un certificat universitaire de l'Université de Cergy-Pontoise. Elles ont expérimenté différentes formes d'écriture alliant le son et l'image, en identifiant les atouts et les difficultés de maîtrise de différents langages artistiques. On peut consulter ici une sélection de leurs travaux de l'année.
vendredi 19 février 2016
Atelier d'écriture sur écrans avec des jeunes de 15/17 ans - par Céline Cottaz & Virginie Gautier
Atelier
d'écriture avec des jeunes de 15/17 ans,
intervention au
sein du lycée
>sortir du cadre scolaire
et amorcer l'écriture dans la ville
>salle CDI, tables en
petits îlots
>règles : Ecrire est
un acte personnel. Attentif à cette intimité de chacun, même dans le travail
collectif. Lecture, écoute, bienveillance. Echange sans jugement ni moquerie.
Soyons constructif. Peut-être allons nous nous surprendre.
Objectif : Par
l'écrit, amener les adolescents à poser un regard sensible sur leur
environnement quotidien. Dans l'ordinaire trouver du singulier.
-Les faire inventer à partir
de leur quotidien.
-Proposer une attitude
d'exploration face à la production littéraire. L'écrit comme outil de
découverte pour articuler ici et ailleurs, espace réel et imaginaire,
singulier et collectif.
Trois séances à suivre
pendant 3 jours (2h/jour) : immersion
1ère séance : 2h
1er temps (1h) : « Collecte
de perceptions, d'impressions et de signes dans la rue, une notation pas case »
On n'est pas obligé de faire des phrases. (Idée de la notation : feuille
A4 divisées en cases (6) recto/verso, une perception par case) (Peut-on
prendre ses notes sur le tél portable?)
2ème temps (30mn) :
« A la façon d'un instantané (Snapchat
est une application de partage de photos et de vidéos disponible sur
plates-formes mobiles de type iOS et Android.), proposez un ou
plusieurs récits brefs, qui fassent images, à partir de vos notations »par
îlots. (30mn)
>Consignes stylistiques :
Textes courts, 10 lignes max. Vous écrirez vos textes au présent.
3ème temps (30mn) :
« qu'est ce qu'on voit/ressent/entend de la ville, à l'écoute de vos
textes ? lectures et partages.
2ème séance : 2h
1er temps (20mn) :
Lectures courtes de textes littéraires (Haïku / Leslie Kaplan / Georges
Perec / Jacques Roubaud cf. extraits en page 3, 4)
2ème temps (1h) : « Copiez-collez-transformez :
recomposez un texte collectif, qui peut comporter une dimension absurde ou
humoristique, à partir des fragments de la semaine dernière, 3 propositions
différents par groupe ». Travail en petits groupes de 2/3 personnes
sur l'ordinateur. Les textes d'origine servent de matériaux pour ré-écrire, ils
sont tapés, puis copiés-collés, mélangés.
>Le collectif :
Permet d'échanger autour de ce qu'on veut produire comme effet. Travail sur les
formes du mélange, du collage littéraire.
>Consigne intermédiaire :
Un de vos collages doit comporter une dimension visuelle : mise en forme
du texte. (Ne pas en dire plus, ils cherchent. Ils explorent).
3ème temps (40mn) :
Impression des textes. Lectures/ échanges & accrochage des poèmes mis en
forme (sur un grand fil à linge, un panneau d'affichage, ou projection).
Montrer le texte de Lucien Suel / Apollinaire / Calligrammes) (cf. page
5,6).
3ème et dernière séance
: 2h
1er temps (20mn) :
Visite du site « Dreamlands » d'Olivier Hodasava
(voyages imaginés à partir de Google street view, cf. page 5) Idée du pays
d'origine, de la frontière...
2ème temps (1h) : « Arrivée
en terre inconnue, à partir de Google street view, proposez un récit imaginé de
votre premier contact avec un nouveau pays/lieu/site urbain ou
naturel... » Vous écrirez
en regard du lieu choisit. L'image figurera à côté de votre texte. Capture
d’écran
> La poétique de la
carte est un support d'imagination.
> Consigne stylistique
: Commencez votre texte par une série de « Il y a », à la manière de
Guillaume Apollinaire, (10 fois par exemple) puis recentrez sur le personnage
(« il, elle ou je »).
3ème temps (40mn) :
lectures et échanges. Qu'est-ce que l'image, la carte, Google street a t-il
apporté à l'écriture ? Approche du lieu, modification de la perspective, du
point de vue... Les lieux connus, les lieux imaginés, imaginaires (suite
possible).
Possibilité à l'issue
des trois jours de réunir les pages sous forme d'un carnet de voyage
Retours
du 4/02/16
1/L'atelier sera
résolument axé autour des technologies numériques, surtout celles utilisées par
les ados, à chacune des étapes, puisque notre souhait est d'insérer de
l'écriture littéraire dans les écritures quotidiennes (réseaux sociaux : sms,
facebook, snapchat...)
>le téléphone portable sert à prendre des notes, écrire dans la rue.
>l'ordinateur sert à fragmenter le texte et à jouer à
« copier-coller-transformer »
puis permet le travail sur la spatialisation : logiciel de traitement de
texte pour jouer sur l'alignement, la taille des mots, la typographie, les
blancs etc.
>internet permet de visiter des sites d'écrivains, en l'occurrence
celui d'Olivier Hodasava, puis il sert de support de travail. Les ados y
puisent eux-même les ressources de l'écriture : captures d'écran (Google street
view), etc.
>possibilité d'imaginer un support virtuel, type blog, qui soit
évolutif, consultable en ligne, pour accueillir le travail au fur et à mesure.
Il y a, très souvent dans les établissements scolaires des écrans
présents dans les lieux d’accueil des élèves (informations, mises en valeurs de
projets), sur lesquels on peut imaginer qu’apparaît cette traversée de langue
et de territoires.
Hélène a questionné la possibilité de partir du snapchat lui-même, de la
photo, et de la phrase qui l’accompagne. Nous n’avons pas retenu cette
proposition mais cela reste une possibilité intéressante. On peut questionner
le rapport entre écrit et photo ; la question soulevée par le snapchat est
celle de l’éphémère. Qu’est-ce qui est saisi ? Donc qu’est-ce qui
échappe ?
2/Ajout de consignes
intermédiaires pour faciliter l'écriture, et permettre aux ados d'entrer dans
le travail de la langue afin que le « je » se construise à partir des
« jeux » de l'écriture et se dissocie du « je » spontané de
l'expression de soi sur les réseaux sociaux.
Il s’agit par ce biais là de faciliter le passage à l’écrit de jeunes qui
ne veulent pas parler d’eux quand il se trouve face à l’atelier d’écriture,
dans ce cadre là. Alors qu’ils le font volontiers sur les réseaux sociaux.
Faire réfléchir sur la langue, pas forcément et seulement sur son référent.
Quand le langage devient son propre référent. Dimension graphique et sonore des
mots.
>consigne intermédiaire pour la 1ère séance : être attentifs
aux verbes, proposer éventuellement une liste de verbes d'action, de
déplacements à insérer dans les récits.
>consignes intermédiaire pour la 2ème séance :
1ère étape : le Centon
(éléments repris et ré-arrangés) vous mêlez vos textes et ceux des auteurs
proposés (Kaplan, Roubaud, Perec...). On travaille sur l'intertextualité. On
désacralise le texte des Auteurs. L’atelier se permet de dévoyer les textes des
auteurs pour les mettre au même niveau que ceux des jeunes.
2ème étape :
Développer l'idée que la marche se prolonge dans la langue en proposant des
petits jeux de « caviardages » avec lectures à voix haute : lire un
mot sur deux / barrer des phrases au feutre / faire des copié-collé au
hasard... Qu'est ce que ça donne ?
La question a été soulevée de l’absurde, ou de l’humour. Nous ne l’avions
pas pensé comme une finalité mais comme une possibilité, un lieu d’exploration
possible de la langue, pour que les jeunes ne s’empêchent pas de sortir parfois
de sentiers balisés, et se laissent surprendre par des rapprochements incongrus
dans la langue. Qu’ils s’autorisent le non-sens, le bizarre, l’étrange.
Extraits
Haïkus, Issa, Basho
(17ème)...
Me suis
retourné
Mais déjà
passait la belle
Là-bas
sous les saules.
La
fraîcheur
J'en fais
ma demeure
Et
m'assoupis.
_____________________________________
Leslie
KAPLAN « L'excès-l'usine » (1994) &
« Le Livre des Ciels » (1984)
« On
est dehors. On est descendue du train, on attend le car.
Les
immeubles vont et viennent. L'air respire, il y a des souf-
fles. Les
portes s'ouvrent, les portes s'ouvrent partout, on
passe, on
passe. »
« La
péniche est arrivée au pont. L'air bouge un peu. On
regarde le
petit bateau, son bois rouge et jaune. L'eau est
beue, très
loin. »
________________________________
Des femmes
passent, très belles, avec leur veste sur les épaules. Je vois leur air étonné,
leurs colliers en or.
Il
traverse la rue en balançant un sac, il danse un peu. Sa bouche est fermée
autour de la cigarette.
Les femmes
le regardent, sérieuses.
Au loin,
un immeuble inachevé, une construction.
Les
fenêtres sont dessinées, des trous.
___________________________________
Georges
PEREC, « Tentative d'épuisement d'un lieu parisien » (1983)
Couleurs :
rouge (Fiat, robe, St-Raphaël, sens uniques)
sac bleu
chaussures vertes
imperméable vert
taxi bleu.
J’ai revu des autobus, des taxis, des voitures
particulières, des cars de touristes, des ca- mions et des camionnettes, des
vélos, des vélomoteurs, des vespas, des motos, un triporteur des postes, une
moto-école, une auto-école, des élégantes, des vieux-beaux, des vieux
couples, des bandes d’enfants, des gens à sacs, à sacoches, à valises, à
chiens, à pipes, à parapluie, à be- daines, des vieilles peaux, des vieux
cons, des jeunes cons, des flâneurs, des livreurs, des ren- frognés, des
discoureurs.
« Mon propos dans les
pages qui suivent a plutôt été de décrire le reste : ce que l’on ne note
généralement pas, ce qui ne se remarque pas, ce qui n’a pas d’importance :
ce qui se passe quand il ne se passe rien, sinon du temps, des gens, des
voitures et des nuages. »
Jacques
ROUBAUD, « La forme d’une ville change plus vite, hélas, que le cœur des
humains. » (1991-1998)
[Arrondissements, Sacré-Cœur !...]
Poème de tour
Eiffel
Tour
Eiffel ! je suis venu pour voir
Et je
vois
Mais
voir ce qu’on voit n’est pas si facile
En
mots qui n’ont qu’une demi-douzaine de référents
Au
mieux
Ce
que je pourrais dire que je vois ne fait pas le poids
Devant
ce que je vois que je n’ai pas dit
Et ne
dirai pas ne sachant comment dire
Ce
que d’ailleurs je ne peux pas montrer non pus
Tour
Eiffel ! je ne te vois pas
Toi
que je suis venu voir afin de dire ce voir
Dans
le cadre de ma campagne de poésie
J’estime
que cela fait partie de mon devoir
de
poète
il
serait difficile en effet
de
dire de Paris sans dire de la tour
Apollinaire
lui-même…
Lucien
SUEL, « Je suis debout » 2014, « Les terrils »
Guillaume
APOLLINAIRE, Calligrammes. (1913-1916)
Site d'Olivier
HODASAVA, « Dreamlands, virtual tour »
Il y a
Il y a un
vaisseau qui a emporté ma bien-aimée
Il y a dans le
ciel six saucisses et la nuit venant on dirait des asticots dont naîtraient les
étoiles
Il y a un
sous-marin ennemi qui en voulait à mon amour
Il y a mille
petits sapins brisés par les éclats d'obus autour de moi
Il y a un
fantassin qui passe aveuglé par les gaz asphyxiants
Il y a que nous
avons tout haché dans les boyaux de Nietzsche de Gœthe et de Cologne
Il y a que je
languis après une lettre qui tarde
Il y a dans mon
porte-cartes plusieurs photos de mon amour
Il y a les
prisonniers qui passent la mine inquiète
Il y a une
batterie dont les servants s'agitent autour des pièces
Il y a le
vaguemestre qui arrive au trot par le chemin de l'Arbre isolé
Il y a dit-on un
espion qui rôde par ici invisible comme l'horizon dont il s'est indignement
revêtu et avec quoi il se confond
Il y a dressé
comme un lys le buste de mon amour
Il y a un
capitaine qui attend avec anxiété les communications de la T.S.F. sur
l'Atlantique
Il y a à minuit
des soldats qui scient des planches pour les cercueils
Il y a des
femmes qui demandent du maïs à grands cris devant unChrist sanglant à Mexico
Il y a le Gulf
Stream qui est si tiède et si bienfaisant
Il y a un
cimetière plein de croix à 5 kilomètres
Il y a des croix
partout de-ci de-là
Il y a des
figues de Barbarie sur ces cactus en Algérie
Il y a les
longues mains souples de mon amour
Il y a un
encrier que j'avais fait dans une fusée de 15 centimètreset qu'on n'a pas
laissé partir
Il y a ma selle
exposée à la pluie
Il y a les
fleuves qui ne remontent pas leur cours
Il y a l'amour
qui m'entraîne avec douceur
Il y avait un prisonnier
boche qui portait sa mitrailleuse sur son dos
Il y a des
hommes dans le monde qui n'ont jamais été à la guerre
Il y a des
Hindous qui regardent avec étonnement les campagnes occidentales
Ils pensent avec
mélancolie à ceux dont ils se demandent s'ils les reverront
Car on a poussé
très loin durant cette guerre l'art de l'invisibilité
Guillaume Apollinaire(1880 – 1918)
"Ecrire l’impatience" : proposition d'atelier par Jean Bury & Clément Bonhomme
Jean Bury & Clément Bonhomme
Proposition d’atelier d’écriture :
« Ecrire l’impatience »
Responsable de l’UE : Anne-Marie Petitjean
Université Cergy-Pontoise Année 2015-2016
Présentation générale :
Public: universitaire/adulte (on peut imaginer par exemple que cela se déroule dans une bibliothèque publique, un samedi, entre 14h et 16h)
Sujet: L'impatience
Objectifs:
1- S'interroger
sur les façons de représenter l'impatience en littérature (moyens d'expression,
ressassement, rythme de la phrase etc...).
2- Interroger à
travers l’écriture sa propre impatience.
Idée de
départ :
Dans un monde toujours interconnecté, où
tout va de plus en plus vite, l’impatience tend à prendre, dans des contextes
aussi nombreux que variés, une place de plus en plus importante. Au cœur de
notre quotidien, nous expérimentons sans cesse des expériences qui mettent nos
nerfs à rude épreuve. Afin de tenter de remédier à ce travers qui vient parfois
nous titiller, nous proposons de mettre sur le papier une expérience
particulièrement révélatrice d’un moment où notre patience a été mise en
difficulté.
Composition de l’atelier :
L’atelier se
déroule en 2 heures.
àPremier
temps (Durée : 15 minutes): Consigne initiale et exemple
d’impatience, les participants racontent rapidement une anecdote personnelle
d’impatience
àDeuxième
temps (Durée : 15 minutes): (Lecture des textes écrits ?),
lecture du texte de Gracq, mention de procédés littéraires pouvant traduire
l’impatience (moyens d'expression, ressassement, rythme de la phrase, style,
figures de style, forme, etc...) et indications annexes.
àTroisième
temps (Durée : 50 minutes): les participants transforment leur
anecdote en une petite histoire, dans la tonalité qu’ils souhaitent, et en
s’aidant d’au moins un procédé littéraire pour exprimer leur impatience
àQuatrième
temps (Durée : 40 minutes): lecture des textes/retours ;
Consigne
initiale: raconter une anecdote personnelle
où votre patience a été mise à rude épreuve.
* Quel type d’impatience ?
Les participants peuvent choisir ce qu’ils
souhaitent. Quelques pistes cependant peuvent les aiguiller.
èImpatience « à court
terme » :
-une file d’attente à la poste, à la
mairie, dans un parc d’attraction, etc.
-un retard de train, un embouteillage
-un plombier ou un électricien qui vous
donne une fourchette pour sa visite, entre 8h et 12h…
-le client devant vous dans la queue d’un
magasin qui paie tout en pièces de 10 centimes
-la responsable administrative qui vous
annonce après deux heures d’attente qu’il vous manque un document essentiel et
que vous pouvez éventuellement revenir le lendemain. Avant de vous rendre
compte qu’on est vendredi…
èImpatience « à long
terme » :
-impatience de retrouver quelqu’un après
un long moment de séparation
-impatience de voir le prochain film de
votre réalisateur fétiche
-impatience d’obtenir les résultats d’une
épreuve
Indications
annexes :
L’idée est de travailler sur un matériau
personnel en faisant appel aux ressources littéraires. On favorise dans cet
exercice une forme d’écriture réflexive (sans que cela prenne évidemment des
allures d’essai ou de texte à thèses).
Comment rendre compte d’un exemple
d’impatience ?
Avec quelles ressources littéraires ?
Quelle forme adopter ?
Quel ton ?
L’idée de cet atelier est de laisser
une certaine marge de manœuvre aux participants, afin que chacun puisse
s’exprimer de la manière qui lui correspondrait intimement. En ne demandant que
très peu de contraintes formelles, on donne une liberté qui devrait permettre à
chacun d’exprimer une vision très personnelle de l’impatience.
Question bilan : a-t-on permis aux participants d’explorer leur impatience,
d’écrire dessus, et peut-être de mieux appréhender une situation prochaine
d’impatience ?
« -Bien entendu, il
n’y a aucune chance qu’elle arrive maintenant, se répéta encore Simon. […] Il
alluma une cigarette et, se plantant devant une affiche, s’intéressa un moment
ostensiblement au sourire officiel sous le bandeau rouge du contrôleur qui vantait
les tarifs d’abonnement, mais de temps en temps, il laissait échapper le même
clin d’œil sournois qui glisse dans un café vers une femme seule du côté de
l’horloge du quai, dont l’aiguille d’un dernier petit soubresaut venait
d’atteindre 12h53- ses pieds malgré lui se déplantèrent de devant l’affiche et
le portèrent un peu plus vivement qu’il n’eût voulu vers le vitrage de la
porte ; il fixait avec une petite contraction de la gorge la coulée
miroitante des voies vers la gauche, là où leur faisceau se nouait derrière la
cabine de l’aiguilleur. « Maintenant le retard va commencer, pensa-t-il, avec un mouvement de contrariété
résignée […] Les retards l’agaçaient toujours souverainement ; il voyait
déjà devant lui le déjeuner refroidi, la quête énervante d’un restaurant dans
le sommeil du bourg évacué de treize
heures. Mais il se fit un mouvement dans l’antre du guichet ; la
casquette en sortit, un drapeau rouge roulé sous le bras, et ouvrit la porte du
quai en faisant tinter toutes ses vitres- le panier d’osier se souleva de terre
[…] comme porté par la bouffée subite de l’air extérieur, et soudain, au bout
du désert stupéfié, quelque chose se produisit : une petite
locomotive noire jaillit comme
d’un toril derrière la cabine de l’aiguilleur, d’un mouvement à la fois vif et
huilé, allègre, et d’un seul coup tout le terrain fut en vue ; trois ou
quatre wagons de voyageurs et un fourgon qui freinaient très vite et déjà se
figeaient dans la marquise lointaine. Une petite onde chaleureuse et animée, une
espèce de plénitude close, toute grosse de possible, se dilata quelques
secondes avec les jets de vapeur autour de la marquise et des boîtes couleur
d’olive, un instant encore fermées- mais déjà il était clair que l’événement
allait accoucher maigrement : huit ou dix voyageurs descendirent, qui
semblèrent un moment se concerter au pied des wagons dans un début de
confusion, comme une troupe qui endosse son paquetage et prend ses intervalles,
avant de dérouler une frise assez théâtrale, mais peu nourrie, qui traversa les
voies de profil sur le caillebotis. Un seul voyageur portait une valise, deux
ou trois des sacs ; aiguillonnés par le déjeuner tardif, tous avaient
l’allure hâtée et fuyante, la tête baissée, l’air d’excuse un peu humble des
voyageurs qui ne sont pas attendus. Puis, très vite, le climax fut passé : la frise avalée par le portillon, le quai
de nouveau fut vide. […] Un moment encore, Simon demeura le nez collé à la
vitre ; il se faisait en lui un soulèvement d’attente têtue qui ne
renonçait pas ; de loin il pressait à deux mains cette carcasse évacuée
qu’on abandonnait pour en secouer encore par impossible un dernier grain
mouvant. Il y eut un crissement d’essieu rhumatisant, puis, très doucement, à
petit bruit, le train, arrivé à son terminus, commença à rouler à reculons.
C’était fini. Il avait perdu son menu poids de destin – sa vaillance arrogante
et poitrinante de l’arrivée : ce n’était plus qu’une rame anonyme, un
chapelet de boîtes inhabitées qu’on chassait vers le dépôt dans le rudoiement
des coups de tampon ; le train de 12h53 retournait à l’élément. Simon
sortit, en tâchant de prendre un air dégagé sous le regard bovin de la
casquette. Dehors, le soleil tombait d’aplomb sur la placette solitaire entre
les acacias. Il n’était pas vraiment triste, seulement un peu vide, comme une
maison repeinte et proprette qu’on n’est pas venu habiter ; simplement la
chose n’avait pas eu lieu. »
Julien Gracq, La
Presqu’île
En attente
En attendant le train toute une foule s’amasse depuis
un petit quart d’heure sur les bords du quai. Il n’en faudrait pas beaucoup
pour que le coup parte, que la foule explose. Les gens sont serrés, fatigués,
énervés, ils ont chaud, ils ont sommeil, ils transpirent, ils se débattent avec
toutes les mauvaises idées que la fatigue accumulée de la journée fait peser
sur les épaules. Ils n’ont plus d’yeux que pour le panneau, despote tout
puissant qui balance des chiffres qui changent sans cesse ou se mettent à
clignoter ou simplement disparaissent. Ils n’ont plus d’attention pour rien
d’autre, le temps de cerveau disponible tout entier obnubilé par le retard déjà
pris et celui encore à prendre, par l’anticipation d’autres problèmes à venir
et par le regret d’avoir choisi pour revenir ce moyen de transport-ci.
Au loin on tend toujours une oreille avec
l’espoir d’entendre le long souffle de ferraille et le grincement des câbles,
regardant débouler quelques longues secondes plus tard le train qui s’arrête
dans un bruit assourdissant de geyser. Plus rien bientôt ne retiendra les digues
de cette foule, plus aucune limite, plus aucune raison, émeute totale avec
mépris souverain pour toutes les règles de bonne conduite, comme seul le train
peut en provoquer, semblable à un prisonnier entreprenant avec patience de
limer un à un les barreaux de sa cellule. Personne pourtant ne se plaint trop
fort, à haute voix, ou peut-être si, un ou deux, mais si peu, si peu dans cette
foule pourtant compacte, ou alors quand les uns ou deux se jettent à l’eau
quelques-uns jusque-là trop timides se lancent à leur tour, et on râle, et on
éructe, et on se dit que c’est la dernière fois, et on maudit, on se regarde
avec un mutuel mécontentement qui crée des liens de quelques secondes. Ils
oublient pour la plupart qu’ils ne sont pas vraiment pressés, que ce n’est que
le chemin du retour, qu’il n’y aucune échéance importante.
Les voix s’accordent et c’est un crescendo, le
crescendo des sensibilités irritables face aux habitudes irritantes, le
crescendo des mécontents du quotidien, des retardés de l’impossible, de tous
ceux qui n’ont plus le choix et qui retrouvent sur le bord de ce quai la
sensation d’impuissance éprouvée au beau milieu d’un embouteillage monstre,
quand semblent atteintes les dernières frontières de la patience. Mais ici ils
ne la recherchent pas, ils n’ont aucune envie de la rechercher car n’y-a-t-il
pas dans le simple fait de râler quelque chose d’incomparablement
libérateur ? Quelque chose comme une force irrésistible se lève sur ce
quai, la racine inexpugnable de la nature de l’usager qu’un hasard finira
toujours par retarder, et qui mal armé recommencera comme un poisson rouge son
rituel de grogne.
Comme la vague qui annonce la tempête s’enfle
sans discontinuer, la cacophonie monte, encore et encore, se gonfle ! Et
remonte, continue de monter, monte en puissance, en pression, et les gens
grognent ! Et crient ! Et s’oublient complètement, oublient l’heure, la
fatigue, le quai, tous les autres, dans un chacun pour soi absolu chacun est à
deux doigts de brailler au moment où le sifflement du train se fait plus
clairement entendre, comme on sifflerait un homme politique impopulaire faisant
son entrée dans l’arène.
Jean Bury
Synthèse des
retours :
- La contrainte : Il est important
de structurer les consignes afin de stimuler la créativité (une consigne
précise ne bloque pas, puisqu’il est tout aussi créatif
de la détourner que de la respecter, et chacun est libre de l’interpréter d’une
manière toute personnelle) et ne pas hésiter à y intégrer des contraintes bien
définies. Par exemple, ne pas utiliser les mots « temps, retard, … »,
donner une contrainte formelle plus précise. Peut-être ajouter davantage
d’étapes d’écriture.
- Elargir le traitement de l’impatience au
rapport lecteur-auteur. Cela ajoute la contrainte du traitement littéraire
de l’impatience, dans la construction du texte lui-même, et non plus seulement
dans la thématique. Ou plus précisément, axer la contrainte sur cet aspect, en
donnant par exemple la fin d’une histoire, et demander d’en écrire les
interminables prolégomènes, afin de susciter l’impatience du lecteur.
- Penser éventuellement la question de
l’impatience sur le niveau collectif –comme expérience collective- ainsi
que cela se passe dans le texte « En attente » donné en exemple. Cela
permettrait d’élargir encore la perspective.
Atelier pour enfants à la médiathèque "Quentin Blake" à Londres - par Elsa JOUSSEAU & Hélène PALARDY
Elsa
JOUSSEAU & Hélène PALARDY
Public : Enfants
francophones, potentiellement bilingues anglais de 8 à 11 ans, échelle sociale
plutôt confortable, voire aisée.
Nombre
participants :
une dizaine maximum.
Lieu : Médiathèque
des enfants « Quentin Blake » à Londres.
Contexte : La
médiathèque des enfants (Bibliothèque Quentin Blake) est neuve. Il s'agit de
mettre à profit les nouveaux aménagements en proposant de nouvelles activités
aux familles et d'adapter une offre culturelle du pays d'accueil (anglo-saxon)
à la culture qui s'installe (française).
L’atelier d’écriture est une pratique courante chez les anglo-saxons
et permet aux français de s’adapter à la culture anglaise.
L’Institut français a fait de la pub auprès de la population
expatriée et la population autochtone.
Inscription :
les enfants s’inscrivent la veille pour le lendemain, il faut donc les inciter
à revenir tous les jours.
Espace :
Trouver une salle conviviale dans la médiathèque où l’on
peut faire un peu de bruit et discuter tranquillement, agencer les tables de
façon à former un grand carré et que tous les enfants soient assis ensemble
pour former un groupe à distance égale les uns des autres. Il y a des livres
partout autour.
Matériel : un
paper board, des feutres de plusieurs couleurs, des feuilles blanches A4, des
crayons de couleurs, une agrafeuse. Attention : pas de photocopieuse dans
la médiathèque !
Fréquence : Pendant
les vacances scolaires de février, 4 séances (mardi, mercredi, jeudi,
vendredi).
Durée : 1h30.
Objectif :
Quentin Blake est un écrivain et illustrateur connu,
notamment pour ses illustrations des romans de Roald Dahl. Il a été anobli par
la Reine en 2013 et fait Chevalier de la légion d’honneur par l’Institut français
de Londres en 2014. Il nous semble donc pertinent que l’atelier soit à la fois
d’écriture et permette de dessiner.
L’objectif est donc d’écrire une petite histoire collective
qui sera illustrée et publiée pour être laissée à la médiathèque et donnée aux
familles. Il s’agit également de trouver un espace convivial hors de l’école où
les enfants francophones peuvent se connaître autrement, de créer du lien.
Sur
le plan linguistique, il s’agit de stimuler leur créativité et de jouer avec
les deux langues que les enfants pratiquent : leur langue maternelle (français)
et celle du pays d’accueil (anglais).
Bien
veiller à ce que chacun apporte à l’histoire collective un élément (histoire,
dessin, idée…) et que personne ne soit oublié.
Séance 1 :
LE HEROS DE L’HISTOIRE
•
1er temps : présentation et
jeux (~15 mn)
Tout
d’abord, on créer de la convivialité entre les participants et les faire se
présenter.
L'animateur
apprend les noms des participants avec des petits jeux, les répète plusieurs
fois pour que les autres enfants les apprennent.
Ex :
-
Jeu sur sonorité : 1er
tour de table où chaque enfant fait rimer son propre prénom avec mot/expression
de son choix anglais ou français (Hélène :
hyène) – 2ème tour, idem mais former une phrase avec la rime (Je
m’appelle Hélène, je rie comme une hyène) – 3ème tour de
table : idem + ajouter un son (Je m’appelle Hélène, je rie comme une hyène
+ rire).
-
Expérience
d’Elsa qui a animer les jeux à l’oral et à l’écrit (en différé de Londres) :
« Le jeu en début de séance marche super bien (et ça m'a
bien aidé, vu que j'en avais 10.... J'ai refait deux tours pour tous les
apprendre), et quand un enfant ne trouve pas, si on demande aux autres d'aider,
ils participent assez facilement.
Pour le bilinguisme : certains écrivent spontanément en français
(la majorité), quelques uns écrivent en anglais. Je les ai laissé mélanger
aussi. Il y a un garçon qui a fait rimer pancake/sake/fake avec Québec. Aussi,
il y a une petite qui a fait un truc pas banal : elle avait fait tout un
jeu de rimes en "ic" et elle a fini par "portenawoic"
(n'importe quoi en verlan). En français, ça ne rime pas, mais il y a une rime
visuelle, qui est quelque chose qui existe en poésie anglaise.
•
2ème temps : les
caractéristiques du héros (~25 mn)
On
leur demande donc de choisir un personnage/animal/une chose qu’ils aiment bien,
même si c’est bizarre pour les autres.
Ex : Elsa
aime bien les escargots et les gens trouvent ça bizarre parce qu’ils trouvent
que les escargots sont moches, mous et dégoûtants.
On
leur demande pourquoi ils aiment bien (Elsa aime bien les escargots parce que,
même s’il sont mous, ils sont élastiques : ils peuvent rentrer dans leur
coquilles en entier et ils peuvent sortir et rentrer leur yeux).
A
présent, qu’est –ce qui est bizarre, qu’est-ce qui n’est pas habituel ou normal
pour ce personnage ? ((Ex : Un escargot tout dur qui n’est pas
élastique. Un cochon coquet. Un chevalier peureux. Un oiseau qui chante faux.
Une gentille sorcière)
On
l’écrit sur une feuille.
Expérience d’Elsa (toujours en différé
de Londres) : Les enfants semblent s’amuser à faire les choses sans
forcément qu’on leur explique pourquoi.
Si toutefois il y a besoin, on peut
dire aux enfants que le personnage principal dans une histoire n’est pas
toujours tout beau et intelligent. Sinon, il ne serait pas intéressant. Il peut
être bizarre aux yeux des autres, avoir une particularité. Ce peut être une
chose, un animal, un être imaginaire qu’on aime bien et qui a quelque
chose qui nous intrigue, quelque chose qu’on n’attend pas de lui/elle, qui
n’est pas normal pour lui/elle.
•
3ème temps : le nom du héros (~25
minutes)
Ensemble,
on revient sur le héros choisit. On lui trouve un nom drôle en jouant sur les
sonorités comme on l’a fait pendant notre jeu d’échauffement (Ex : un
prince qui pue mais qui en est fière : « Je m’appelle « Prince
qui claque du bec », je suis le prince qui fouette ! Baaah ! » -
Un escargot tout dur : « Je suis Pierre l’escargot. On ne peut pas me
manger sans se casser un chicot »).
On
le dessine.
On
regroupe tous les dessins et on se met d'accord sur des éléments qu'on put
apporter les dessins (âge, sexe, taille, objets, particularités physiques,
etc.)
Expérience d’Elsa (différé) :
« Le groupe que j'avais avait entre 8 et 11
ans, c'est vrai que les plus grands sont très indépendants et très inventifs,
ils peuvent écrire leur histoire. Ça permet d'aider ceux qui ont plus de mal ou
de relancer ceux qui sont en panne. Je leur ai proposé d'inventer des
mots. Il y en avait plein qui avaient inventé des mots d'une nouvelle langue,
ou des noms de lieux, d'habitants de lieux, etc. Du coup je leur ai dit que
ceux qui reviendraient demain pourraient les utiliser dans l’histoire (ils
s'inscrivent à la séance) et continuer le jeu. »
•
4ème
temps : la bêtise du héros (~25 minutes)
Si
besoin, on peut expliquer aux enfants que dans une bonne histoire, il faut que
le personnage fasse quelque chose qu’il ne doit pas faire. Cela change tout et
l’histoire peu commencer.
Si
non, on entre directement dans le feu de l’action et le jeu : On leur
demande de citer des choses interdites, des bêtises à ne pas faire (parler aux
inconnus, manger beaucoup de bonbons, être méchant avec ses frères et sœurs,
etc.)
Ex :
pour Elsa, une grosse bêtise est ne pas aller au travail, ou ne pas payer ses
impôts. Mais ce sont des bêtises d'adulte. Ce peut être aussi ne manger QUE des
pizzas.
Toutefois,
l’imagination foisonnante des enfants en la matière nous incite à penser qu’il
n’y ait pas besoin de donner d’exemple.
On
cherche pourquoi ce sont des bêtises et ce qu'il peut se passer si on les
réalise (si on ne mange que des pizzas, on va peut-être tomber malade, on va peut-être
m'ennuyer et peut-être que l’on aura envie de manger de la salade ; si on
ne paye pas mes impôts, peut-être que la police viendra nous chercher et que
l’on devra se cacher)
Les
enfants écrivent sur une grande feuille les bêtises auxquelles ils ont pensé et
pourquoi (chaque enfant écrit au moins une chose. Si un enfant ne trouve pas,
les autres peuvent l’aider).
Lectures
des propositions – vote pour une d’entre elles
On
annonce la proposition de demain pour leur donner envie de revenir et stimuler
leur imagination : la création du méchant !
Séance 2 : Le
Méchant et le début de l’histoire
Intro :
chacun (peut-être y aura-t-il des nouveaux !) se présente avec son prénom
+ la phrase qui rime inventée comme à la dernière séance mais avec nouveaux
mots, voire des mots inventés+ le son (5 mn) à l’oral !
S’il
y a des nouveaux, on demande aux autres de leur expliquer ce qui a été fait la
veille.
•
1er
temps : caractéristiques du méchant : choses qui font peur !
(~25-30 minutes)
On
demande aux enfants ce qui leur fait vraiment peur ? (Des gens ?
Des animaux ? Des endroits ? Des bruits ?)
On
cherche ce qui fait vraiment peur dans ces choses (il y a beaucoup de pattes
chez les araignées, elles courent très vite - le proviseur a grand bureau, il
peut me licencier s'il n'est pas content de moi).
On
écrit sur une autre feuille plusieurs choses qui font vraiment peur.
Lectures
des propositions – vote de plusieurs d’entre elles.
-
2ème
temps : le nom du méchant (~25 minutes)
À
partir des éléments qui ont été discutés pendant le 1er temps, des
observations faites par l'animateur, on construit ensemble un personnage de méchant.
En fonction de ses attributs, on lui cherche un nom ou on invente des mots
nouveaux (comme vu pour le héros), puis on le dessine.
On
regroupe tous les dessins et on se met d'accord sur des éléments qu'on put
apporter les dessins (âge, sexe, taille, objets, particularités physiques,
etc.)
•
3ème
temps : le contexte (30
minutes)
On
choisit un lieu pour commencer l’histoire : les élément pour constituer le
héros et le méchant nous aident déjà à savoir si notre histoire est une
histoire réaliste ou imaginaire. Est-ce que ça se passe en ville ? À la
campagne ? À l'école ? Au travail ? A la maison ?
Ensuite,
on détermine une époque : aujourd’hui ? Il y a longtemps ? Dans
le futur ?
Est-ce
qu'il y a d'autres personnages ? (Adjuvants et méchants secondaires) ?
On
demande aux enfants de trouver les noms du lieu principal, et des personnages
en jouant avec les mots comme nous l’avons pratiqué auparavant.
Pendant
les dernières minutes, on prépare la 3e séance en commençant à écrire le tout
début de l'histoire : « il était une fois [brève description du
héros] qui […] » + éléments sur lesquels on s'est mis d'accord.
Ex: « Il était une
fois un escargot tout dur qui ne voulait pas aller au travail et qui préférait
manger des pizzas dans sa coquille toute la journée. »
On
annonce la séance de demain.
Séance 3 : ECRITURE DE
L’HISTOIRE
Petit
jeu d’introduction. La séance est dense aussi, on explique et on montre
directement aux nouveaux potentiels ce qui a été réalisé. Ils ont de la
chance : ils vont pouvoir écrire l’histoire aujourd’hui !
On
revient sur l’introduction qui a été amorcé et on développe l’histoire en
pensant à l’intervention du méchant et des personnages secondaires.
Pour
cela, on choisit ensemble la quête, le but, la mission du héros (sans
forcément mentionner le terme)
- 1er temps : 1ère
étape de l’histoire (25 mn)
On
part du lieu d’introduction et on voit où le héros peut aller selon son but.
Que
se passe-t-il (actions, événements, surprises qui lui font connaître une
difficulté) ?
Est-ce
qu’il rencontre quelqu’un ou quelque chose qui va l’aider (un objet, un animal,
une créature, un être imaginaire ?)
Suite
à cette première étape, cette première aventure, qu’est-ce qui a changer dans
le héros ?
Est-ce
qu’il approche de son but ?
- 2ème temps : 2ème
étape de l’histoire (25 mn)
Idem.
- 3ème temps : la
résolution (25 mn)
Dans
quel lieu le personnage est arrivé ? Combien de temps s’est écoulé depuis
le début de l’histoire ?
Qu’est-ce
que devient le méchant ?
Qu’est-ce
qui a changé pour le personnage : est-il différent ? A-t-il gagner ou
perdu quelque chose ?
Trouver
une petite formule/morale de fin.
Relecture
de toute l’histoire et modifications/validations avec les participants.
On
choisit un titre !
On
annonce la séance de demain.
Séance 4 : ILLUSTRATION et
jeux
Intro :
jeu de présentation et sonorité.
Un
exemplaire de l’histoire a été préalablement imprimé sous forme de feuilles
séparées (voir soit A5 soit A4).
Cette
séance laisse assez d’autonomie aux enfants. On peut accompagner les nouveaux
sur des jeux qui vont les amener à écrire une petite histoire et faire un
dessin.
Ex :
créer LEUR héros dont ils pourront imaginer les aventures plus tard et le
dessiner.
Pour
ceux qui ont suivi les ateliers : chaque enfant doit dessiner le moment de
l’histoire qu’il préfère (20 mn)
On
insère ce dessin dans son exemplaire de l’histoire.
Ensuite,
les enfants choisissent quels autres dessins ils veulent insérer pour illustrer
l’histoire. Il en faut au moins un qui ne soit pas le leur.
On relit les feuilles ensemble pour constituer un livret.
Un temps est pris pour que les nouveaux lisent ce qu’ils ont
imaginé.
Chaque enfant repart avec sa petite histoire illustrée.
Fin possible et conviviale (5 mn) : une chanson à
répondre à chanter ensemble qui raconte une histoire et qui est accompagnée par
des gestes qu’ils doivent répéter.
Proposition de tube international et intergénérationnel
: « L’arbre est dans ses feuilles » (chanson traditionnelle
francophone).
Ainsi, chacun repart avec un souvenir et, idéalement,
l’envie de revenir pour d’autres ateliers !
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